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mediaLa Turquie fait un pas de plus vers la coalition antiterroriste mise en place par les Etats-Unis pour lutter contre l’organisation Etat islamique en Irak et en Syrie. Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a détaillé dimanche les conditions d’une éventuelle participation turque, et les moyens mis à la disposition des alliés.

Avec notre correspondant à Istanbul,Jérôme Bastion

La conseillère à la sécurité de la Maison Blanche, Susan Rice, a dit « beaucoup apprécier » qu’Ankara ouvre ses installations aux forces américaines - et éventuellement aux autres membres de la coalition - pour intervenir en Irak et en Syrie contre les jihadistes de l’organisation Etat islamique.

« Les Turcs se sont engagés, au cours de ces derniers jours, à autoriser les Etats-Unis et leurs partenaires à utiliser leurs bases et leur territoire pour former les forces de l’opposition syrienne modérée, se félicite Susan Rice. De plus, ils ont dit que leurs installations à l’intérieur du pays pouvaient être utilisées par les forces de la coalition, américaines et autres, pour procéder à des activités en Irak et en Syrie. »

L’invitation turque vaut bien sûr essentiellement pour les bases aériennes, susceptibles d’être utilisées pour des bombardements, alors que les alliés de la coalition ne prévoient toujours pas d’intervention au sol. Mais elle vaut aussi pour les installations où Ankara prendra en charge l’entraînement des forces de l’opposition syrienne modérée. Il est question d’un contingent qui compterait jusqu’à 4 000 hommes, et qui est au cœur de la nouvelle stratégie proposée par les Turcs.

Une « troisième force » pour aider les Syriens

Cette « troisième force », comme la dénomme le chef du gouvernement, doit représenter toutes les parties de la Syrie et n’inclure aucun élément étranger, a précisé M. Davutoglu, qui souligne bien qu’elle protègera « le peuple syrien à la fois contre (le groupe) Etat islamique et contre le régime de Bachar el-Assad ».

Selon lui, cette mission épouse justement les contours de la Coalition nationale syrienne et de l’Armée syrienne libre, toutes deux moribondes depuis plusieurs mois. Ahmet Davutoglu milite également, toujours, pour la mise en place d’une zone tampon et d’une zone d’exclusion aérienne, qui elles ne suscitent guère l’enthousiasme.

Susan Rice salue le rôle des Turcs, qui était « déjà essentiel pour barrer la route aux combattants étrangers, et empêcher l’opposition syrienne extrêmiste, l’Etat Islamique et al-Nosra, d’exporter du pétrole par la Turquie ». Mais la conseillère du président américain rejette l’idée d’une zone d’exclusion aérienne ou d’une zone tampon : « A ce stade, nous ne considérons pas que ce soit essentiel à notre objectif d’affaiblir, et à terme, de détruire l’organisation Etat islamique », explique-t-elle.

source :Rfi

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