L’Assemblée Nationale lève l’immunité du président d’OBUTS Agbeyome Kodjo

Par le vote d’une loi organique qui viole la loi sur l’immunité, l’Assemblée nationale autorise la justice à poursuivre Agbéyomé Kodjo, ancien Président du parlement togolais et ancien Premier ministre, dans le cadre d’une affaire encore inconnue. Le vote de cette autorisation a été rapide : 68 pour, 3 abstentions. Les députés pro ANC se sont retirés.
La demande d’autorisation a été introduite par le procureur de la République sans doute sous la dictée du pouvoir RPT-UNIR. On ne connait pas encore le motif de cette subite demande déguisée d’une vraie levée de l’immunité, le Procureur de la République n’ayant pas communiqué le chef d’une probable inculpation voire arrestation du Président d’OBUTS.

Toujours est-il que ce matin, des perquisitions ont été effectuées au domicile de Gérard ADJA, 1er Vice-président d’OBUTS. Le même militant d’OBUTS a été arrêté dimanche dernier dans la matinée à sa sortie d’une messe. Tout porte à croire que ces leaders politico-juridiques seraient liés aux incendies suspects qui ont ravagé le marché de Kara et le Grand Marché d’Adawlato de Lomé.

Selon le président d’OBUTS AGBEYOME Kodjo, il n’est pas le seul visé par ce vote; c’est l’immunité de tous les anciens présidents de l’assemblée nationale qui est levée. « C’est une plaisanterie puisque avant de procéder à ce vote, les députés sont tenus d’informer et d’écouter les concerner avant. Jusqu’à présent je ne sais pas au juste ce qu’il cherche par cette manigance » a t il souligné.

Ancien Président de l’Assemblée nationale, ancien Premier ministre, ancien ministre d’Eyadema, l’ex directeur général du Port autonome de Lomé, était un homme fort du régime du RPT avant de tourner casaque après avoir constaté, avec amertume, que son ex-mentor (le général Eyadema) allait modifier la constitution en 2002 pour bloquer toute alternance au pouvoir.

Devenu opposant virulent à Faure Gnassingbé, Agbeyomé Kodjo demeure la bête noire du régime. Alors que tous les anciens premiers ministres et anciens présidents d’Assemblée nationale bénéficient des privilèges dus à leurs rangs (indemnités, gardes du corps, véhicule), Agbéyomé Kodjo s’en trouve totalement privé. Ce qui enhardit son opposition au système en place.

L’homme peut être considéré comme dangereux au système dictatorial. L’homme, qui prône la non-violence, est l’un des rares opposants à avoir été haut-fonctionnaire, disposant donc de quelques influences au sein des institutions de l’Etat dont l’armée.